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CHAPITRE IV

LE PÈRE DE SON PEUPLE

Louis s’était rendu à ses dévotions dans un état d’esprit fort peu charitable, comme il était facile de le deviner à ses lèvres serrées et à ses sourcils froncés. Il connaissait bien son ancienne maîtresse, son caractère obstiné et audacieux que rien ne pouvait retenir quand elle rencontrait devant elle l’opposition ou la rivalité. Il la savait capable d’occasionner un horrible scandale, de tourner contre lui cette langue acérée qui l’avait si souvent fait rire aux dépens d’autrui, peut-être même de provoquer en public quelque scène qui le laisserait en butte aux risées de l’Europe. Il frémit à cette pensée : à tout prix une pareille catastrophe devait être évitée. Et cependant comment trancher le lien qui le retenait ? Il en avait brisé d’autres semblables : la douce Lavallière s’était enterrée dans un couvent, dès qu’elle avait senti se refroidir l’amour de son royal amant. C’était là une affection vraie. Mais celle-ci lutte-