Page:Doyle - Nouveaux Exploits de Sherlock Holmes.djvu/252

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nez à une puissante organisation dont, malgré votre habileté, vous êtes loin de soupçonner l’étendue. Il faut vous retirer, monsieur Holmes, ou il vous arrivera malheur.

« — Le charme de votre conversation, dis-je en me levant, me fait négliger une importante affaire qui m’attend ailleurs.

Il se leva aussi et me regarda en silence, puis, hochant la tête tristement :

« — Enfin, enfin, dit-il, c’est fâcheux. J’ai pourtant conscience de vous donner un avertissement suffisant : je connais par le menu votre plan d’attaque ; il vous est impossible de l’exécuter avant lundi. Vous me provoquez en duel, monsieur Holmes, et vous espérez me voir sur le banc des accusés ; détrompez-vous, vous ne m’y verrez jamais. Vous pensez avoir le dessus ? Vous vous faites illusion. Si vous êtes assez habile pour me perdre, croyez bien que je vous réserve le même sort.

« — Vous m’avez fait plus d’un compliment, monsieur Moriarty, dis-je. À mon tour, je vous affirme que si j’étais certain de vous perdre, je n’hésiterais pas à me sacrifier et cela dans l’intérêt général.