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saillir les deux hommes, qui leur fit échanger un regard puis les lança à toutes jambes sur la pente raide qui descendait vers la route.

— Une femme, par le ciel ! fit Abe, d’une voix haletante, en franchissant d’un bond, dans sa hâte téméraire, la fosse d’une mine.

Morgan était le plus léger et le plus agile des deux.

Il eut bientôt devancé son athlétique compagnon.

Une minute plus tard, il était debout, haletant, la tête nue, dans la vase qui couvrait la route molle et détrempée, pendant que son associé descendait encore à grand-peine la pente très raide.

La voiture était presque sur lui à ce moment.

Il distinguait aisément, à la lumière des lanternes, le cheval australien au corps efflanqué, qui, terrifié par l’orage et le bruit qu’il faisait lui-même, se dirigeait à une allure folle vers le gué.

L’homme, qui conduisait vit sans doute devant lui la figure pâle et résolue de celui qui était debout sur la route, car il hurla quelques mots d’avertissement et fit un effort suprême pour retenir la bête.

Il y eut un cri, un juron, un bruit de craquement, et Abe, accourant en bas, vit un cheval