Page:Doyle - Nouveaux mystères et aventures, trad Savine, 1910.djvu/122

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emporté au dernier degré de fureur, qui se dressait avec rage, soulevant un corps svelte suspendu à la bride.

Le Patron, avec cette rapide intuition qui avait fait de lui, en son temps, le meilleur joueur de cricket, avait saisi la bride juste au-dessous du mors et s’y était cramponné avec une muette concentration de force.

Une fois, il fut projeté sur le sol par un choc violent et sourd, pendant que le cheval portait brusquement la tête en avant, avec un renâclement de triomphe, mais ce fut seulement pour s’apercevoir que l’homme, étendu à terre sous ses sabots de devant, maintenait son étreinte impitoyable.

— Tenez-le, Les Os, dit-il à un homme de haute taille qui se précipitait sur la route, et saisissait l’autre bride.

— Très bien, mon vieux, je le tiens !

Et le cheval, effrayé à la vue d’un nouvel assaillant, ne bougea plus, et resta tout frissonnant d’épouvante.

— Levez-vous, Patron, il n’y a plus de danger à présent.

Mais le pauvre Patron restait étendu, gémissant, dans la boue.

— Je ne peux pas, Les Os, dit-il, avec une certaine vibration dans la voix, comme celle de la