Page:Doyle Chien des Baskerville.djvu/185

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à travers la croisée. Voyez-vous le pic Noir, là-bas ? »

Je fis un signe affirmatif.

« Voyez-vous plus loin, reprit-il, cette colline peu élevée couronnée de buissons ? C’est la partie la plus pierreuse de la lande… Un berger voudrait-il y établir son parc ?… Tenez, votre supposition est tout bonnement absurde ! »

Je répondis humblement que j’avais parlé dans l’ignorance de tous ces détails.

Mon humilité désarma Frankland, qui continua ses confidences.

« Je vous assure que j’ai de bonnes raisons de croire que je ne me trompe pas. Maintes fois, j’ai vu ce jeune garçon, chargé de son paquet, parcourir le même chemin. Chaque jour, et souvent deux fois par jour, j’ai pu… Mais attendez donc, docteur Watson ! Mes yeux me trompent-ils ? N’y a-t-il pas quelque chose qui se meut sur le versant de la colline ? »

Plusieurs milles nous séparaient du point indiqué.

Cependant je distinguai une forme se dessinant en noir sur les teintes vertes et grises du paysage.

« Venez, monsieur, venez ! s’écria Frankland, en se précipitant vers l’escalier. Vous verrez par vous-même et vous jugerez. »

Un énorme télescope, monté sur un trépied, encombrait le faîte de la maison.

Avidement, Frankland y appliqua son œil et poussa un cri de satisfaction.