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Page:Doyle Souvenirs de Sherlock Holmes.djvu/138

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rité que mon désespoir n’a pour cause ni la crainte de tomber sous le coup de la loi, ni l’appréhension de perdre ma position, et de déchoir aux yeux de ceux qui m’ont connu ; je me sens accablé par la seule conviction que vous aurez à rougir de moi, vous qui m’aimez tendrement, vous à qui je n’ai jamais donné, je l’espère du moins, de motif de me refuser votre respect. Mais, si le coup qui me menace vient à me frapper, je désire que vous n’appreniez que de moi à quel point j’ai été coupable. D’autre part, si la catastrophe ne se produit pas (c’est ce que je demande au Tout-Puissant), si ce papier tombe entre vos mains, sans avoir été détruit, je vous en conjure alors, par ce que vous avez de plus sacré, par la mémoire de votre chère mère et par l’affection qui nous unit, brûlez ce papier avant d’en achever la lecture et n’y pensez jamais plus. Si vos yeux viennent un jour à parcourir les lignes qui suivent, c’est que j’aurai été dénoncé, chassé de ma maison, ou, ce qui est plus probable (car vous savez que j’ai une maladie de cœur), c’est que la mort m’aura pour toujours paralysé la langue. Dans les deux cas, l’heure de la dissimulation est passée. Tout ce que je vais écrire est la pure vérité, je le jure. Que Dieu ait pitié de moi !

« Mon nom, cher enfant, n’est pas Trevor.

« Je m’appelais, dans ma jeunesse, James Ar-