Page:Doyle Souvenirs de Sherlock Holmes.djvu/161

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« Avant d’aller plus loin, j’insiste sur ce point, monsieur Holmes, qu’Effie m’aime. Il n’y a aucun doute là-dessus. Elle m’aime avec toute son âme et de tout son cœur, et ne m’a jamais plus aimé que maintenant. Je le sais, je le sens, je ne veux pas le discuter. Un homme sait quand une femme l’aime. Mais il y a un secret entre nous et nous ne serons nous-mêmes que lorsqu’il aura été dévoilé.

— Veuillez me dire les faits, monsieur Munro, dit Holmes avec une légère impatience.

— Je vous dirai tout d’abord ce que je sais de l’histoire d’Effie. Quoique toute jeune encore, vingt-cinq ans à peine, elle était veuve quand je l’ai connue. Elle s’appelait alors Mrs. Hebson. Elle était allée en Amérique dans sa jeunesse et avait habité la ville d’Atlanta, où elle avait épousé cet Hebson, un avocat pourvu d’une bonne clientèle. Ils eurent un enfant ; puis survint une terrible épidémie de fièvre jaune et le mari comme l’enfant en moururent. J’ai vu l’acte de décès. À la suite de ce douloureux événement, elle prit l’Amérique en horreur et revint vivre avec une vieille tante à Pinner, dans le comté de Middlesex. Je dois ajouter que son mari lui avait laissé une certaine fortune, représentant environ quatre mille cinq cents livres qui, avantageusement placées, lui rapportaient une moyenne de 7 p. 100. Il n’y avait que six mois qu’elle était à Pin-