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Page:Doyle Souvenirs de Sherlock Holmes.djvu/162

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ner quand je la connus ; nous ne tardâmes pas à être épris l’un de l’autre et nous nous mariâmes quelques semaines plus tard.

« Je suis négociant en houblon et mon commerce me rapporte de sept à huit cents livres par an. Nous sommes donc dans une bonne situation et nous avons loué à Norbury, moyennant quatre-vingts livres par an, une jolie villa. C’est presque la campagne, quoique à proximité de la ville. Au delà se trouvent une auberge et deux maisons ; de l’autre côté du champ qui nous fait face, un seul cottage. À l’exception de ces maisons on ne rencontre plus une seule habitation jusqu’à environ moitié chemin de la gare. Mes affaires m’appellent en ville à certaines époques, mais en été j’ai plus de loisirs ; et c’est alors que notre vie à deux, à la campagne, s’écoule aussi heureuse que possible. Je vous le répète, il n’y avait pas eu le moindre nuage entre nous jusqu’à cette maudite affaire.

« J’ai encore une chose à ajouter avant de continuer mon récit. Quand nous nous sommes mariés, ma femme me remit entre les mains toute sa fortune, bien malgré moi ; je ne trouvais pas cela prudent, étant donné que mes affaires pouvaient péricliter d’un moment à l’autre. Mais elle insista et ce fut fait. Il y a six semaines environ elle me dit :

« — Jack, en acceptant ma fortune, vous avez