Page:Doyle Souvenirs de Sherlock Holmes.djvu/62

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— Précisément, c’est une écriture de femme.

— Non, d’homme, m’écriai-je.

— Non, de femme ; et d’une femme d’une énergie rare. Voyez-vous, au début d’une enquête, il n’est pas indifférent de savoir que votre client est en relations étroites avec une personne qui, en bien ou en mal, a une nature exceptionnelle. Ma curiosité est déjà éveillée. Si vous êtes prêt, nous allons partir tout de suite pour Woking afin de voir et le diplomate dans l’embarras et la dame à laquelle il dicte ses lettres.

Nous fûmes assez heureux pour trouver un train en partance à la gare de Waterloo ; moins d’une heure après, nous arrivions au milieu des bois de sapins et de bruyères de Woking et, quelques instants plus tard, à Briarbrae même : c’était une grande maison isolée, se dressant au milieu de vastes propriétés, à quelques minutes de marche de la station. Ayant fait passer nos cartes, nous fûmes introduits dans un salon meublé avec élégance, où nous rejoignit bientôt un homme assez fort, qui nous accueillit avec beaucoup d’affabilité. Il paraissait avoir plutôt quarante ans que trente ; mais ses joues étaient si rouges et son regard si gai qu’il donnait encore l’impression d’un grand garçon bien nourri et fort malicieux.

— Comme je suis content que vous soyez venus ! dit-il en nous serrant les mains avec effusion.