Page:Driant - L’invasion noire 3-fin de l’islam devant Paris,1913.djvu/151

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seurs dn bastion montagneux qu’ils formaient en avant de leurs adversaires politiques de la veille ; et ce rôle ne les effraya pas, car ils étaient soldats dans l’âme.

Hommes de belle taille, vigoureux, larges des épaules, portant fièrement la tête, ils se distinguaient des autres peuples de l’Orient par la noblesse de leur caractère, la dignité de leur attitude et leur incontestable bravoure.

Il n’y a point de nobles parmi nous, disaient-ils, car nous le sommes tous. »

Aussi, quand ils virent s’avancer contre leurs vallées l’ennemi acharné de leur race, le musulman jurèrent-ils de lutter jusqu’au bout ; ils envoyèrent leurs femmes et leurs enfants de l’autre coté du Danube, et, pendant plusieurs semaines, de longs convois de femmes en veste rouge, portant la ceinture et la chemisette brodée de perles et ornée de sequins, coiffées du fez orné d’un bouton de rose, et suivies de milliers d’enfants, passèrent de Belgrade à Semlin, puis à Pancsova et à Temesvar, et allèrent demander l’hospitalité aux Hongrois de la vallée de la Theiss.

Une première partie de l’armée serbe fut chargée d’offrir une première résistance, à Pirot, aux Turcs arrivant du Danube, et à Nissa aux Senoussistes.

Le reste, renforcé de 100.000 Autrichiens et de 50.000 Russes, occupa la position centrale organisée depuis longtemps par la Serbie pour servir de réduit et constituée par les villes d’Alexinatz, Deligrad et Kruschevatz, au confluent des deux Morawas.

En arrière, Belgrade s’organisait pour une défense à outrance.

Ce fut sur cette triple position que se livra la première bataille sérieuse de la chrétienté contre l’islamisme ; elle dura trois jours et au bout de ces trois jours la vaillante armée serbe put croire qu’elle avait, comme jadis les Polonais de Sobieski, sauvé la chrétienté.

Lorsque les Wahabites vinrent donner les premiers contre tes redoutables positions d’Alexinatz, après avoir fait tomber Leskowatz, ils furent repoussés avec des pertes énormes, et suivant leur tactique, lorsqu’ils ne terrifiaient pas de suite leur adversaire, ils attendirent l’infanterie senoussiste.

Mais, celle-ci aussi, malgré l’élan donné par ses succès