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L’ÉGYPTE ET LE CANAL DE SUEZ.

la Méditerranée, cette bande de terre de trente lieues à peine, que sillonnent aujourd’hui les vaisseaux des deux mondes ; imperceptible barrière pour l’œil qui la cherche sur la carte du monde ; région fameuse pour la pensée qu’éclaire le souvenir des hommes et des choses qui pendant tant de siècles se sont passés en cet étroit espace ; terre illustre entre toutes pour quiconque évoque les brillantes images des destinées qui lui sont promises, maintenant que servant de passage et de lien entre les deux mers, elle relie l’Occident à l’Orient.

Cette terre plongée dans un sommeil qu’avait allourdi la succession de longs siècles écoulés, et qui semblait être le prélude de la mort, s’est ré-

    les ruines de la vie qui n’est plus. On y trouve d’espace on espace, des cadavres de villes, des débris de monuments.

    … La plus grande, la plus intéressante de ces ruines, c’est le canal des Pharaons, dont le lit se creuse encore visible aujourd’hui, après des années d’abandon. Cette vaste plaine, silencieuse comme la mort, se tache de loin en loin de quelques broussailles, de quelques arbustes rabougris. Là où le vieux Nil apporte un peu de ses eaux douces et de son limon vivifiant, là seulement verdoie une végétation qui rappelle l’Afrique.