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L’ÉGYPTE ET LE CANAL DE SUEZ.

luttes à soutenir, sa victoire n’en était que plus éclatante.

« Au nom de son Altesse Mohammed-Saïd, dit-il, je commande que les eaux de la Méditerranée soient introduites dans le lac Timsah, avec la grâce de Dieu ! … »

« À ces mots les pioches s’abaissent : en un instant un sillon est creusé au centre des barrages et les hommes n’ont que le temps de se retirer sur la berge. Déjà l’eau se précipite en bouillonnant, élargit violemment l’ouverture qu’on lui a livrée, fouille, entraîne le sable et, rompant le reste de la digue, dépasse l’extrémité du seuil pour aller couvrir d’une nappe écumeuse les bords du bassin qu’elle doit remplir un jour.

« … De ma vie je n’oublierai cette journée où la mer, ramenée par la main de l’homme, a repris possession de son lit abandonné depuis tant d’année !…

« Du Port-Saïd jusqu’au lac Timsah, sur 75 kilomètres de parcours dans l’intérieur de l’Isthme une première passe du canal maritime était en eau.