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L’ÉGYPTE ET LE CANAL DE SUEZ.

La généreuse hospitalité du Khédive avait préparé à ses invités une réception réellement princière. Impossible d’imaginer un accueil plus gracieux, plus attentif ; impossible de mieux respecter la liberté de ses hôtes tout en veillant sans cesse sur leur bien-être et en devançant tous leurs désirs. Depuis leurs premiers pas sur le sol égyptien jusqu’à l’instant de leur départ, rien de ce qui touchait à leurs commodités et même à leurs plaisirs n’a été négligé. Dans tous les pays de l’Europe on parlera longtemps des prévenances délicates et de la somptueuse magnificence des princes et des peuples de l’Orient, naguère encore si hostiles à tout ce qui portait le nom chrétien[1].

Mais arrivons sans plus tarder au jour fixé

  1. La renaissance commencée par la France et continuée d’une façon si glorieuse par Méhémet-Ali et ses successeurs est — ainsi que le fait observer un des invités du khédive — trop manifeste pour ne pas frapper les yeux les moins disposés à voir. Ceci explique pourquoi le vice-roi a multiplié ses invitations et convié l’Europe à venir en Égypte. Si forte qu’ait pu être la dépense, le pays a trop à gagner à ce qu’on le connaisse, pour que l’argent que quelques-uns prétendent avoir été jeté par les fenêtres, ne se trouve pas plus tard avoir été un bon placement…