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L’ÉGYPTE ET LE CANAL DE SUEZ.

fertilité du sol, le fleuve docile rentre dans les bornes que la nature lui a prescrites, afin que les hommes puissent recueillir les trésors qu’il a déposés dans le sein de la terre. Alors, ce peuple protégé du ciel, ouvre légèrement la terre, à laquelle il confie les semences dont il attend la fécondité de Celui qui fait croître et mûrir les moissons.

« Bientôt le germe se développe, la tige s’élève, l’épi se forme par le secours d’une rosée qui supplée aux pluies, pour entretenir le suc nourricier dont le sol est imprégné. La moisson mûrit promptement ; mais aussitôt à la plus abondante fertilité succède une stérilité complète. Et ainsi, ô prince des fidèles. l’Égypte offre tour à tour aux regards, l’image d’un désert poudreux, d’une plaine liquide et moirée d’argent, d’un marécage noir et limoneux, d’une prairie verte et ondoyante, d’un parterre de fleurs variées et d’un guéret couvert de moissons jaunissantes.

« Béni soit le Créateur de tant de merveilles.

Trois choses, ô prince des fidèles, contribueront essentiellement à la prospérité de l’Égypte : la première de ne point adopter légèrement les