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L’ÉGYPTE ET LE CANAL DE SUEZ.

Puis vinrent la puissance et les querelles des deux milices éthiopienne et turque ; on sait com-

    d’Abbas, oncle de Mahomet, vint à son tour, représentée par Aboul-Abbas, s’emparer du pouvoir. Voulant rompre avec les souvenirs du passé, les califes abassides abandonnèrent Damas, et fondèrent sur la rive droite du Tigre une nouvelle capitale qui devint la cité la plus importante des Musulmans. Cette ville était la fameuse Bagdad, qui eut bientôt jusqu’à 800,000 habitants. Une autre famille jouissait aussi d’une grande influence et formait un troisième parti, séparé des autres par les intérêts, par les opinions et par la différence dans les pratiques religieuses, car toute division dans la société islamique se traduit surtout par les scissions dans les croyances et dans les cérémonies du culte. Cette troisième famille descendait de Fatime, la fille du prophète, et on l’appelait fatimite. — Pour établir une ligne de démarcation visible pour tous, elle avait adopté exclusivement la couleur verte, tandis que les Ommiades portaient la blanche et les Abassides, la noire.

    Si, les Abassides dominaient en Asie, les Ommiades avaient conservé tout leur prestige en Occident. Aboul-Abbas, premier calife abasside, eut recours à la plus odieuse trahison pour anéantir le parti contraire. Sous le prétexte spécieux de terminer toute dispute, il invita les princes ommiades à un festin à Damas et les fit égorger sans pitié. Un seul membre de cette malheu-