que le chef de quelques centaines d’Albanais, le comte Mathieu de Lesseps envoyé en Égypte comme consul de France, après le traité d’Amiens, fut si frappé du caractère à la fois résolu et politique de ce chef, qu’il écrivit à son gouvernement : « Le bimbachi Méhémet-Ali me semble, parmi tous les chefs du pays, le seul capable de vaincre l’anarchie qui désole et ruine l’Égypte. »
Ce jugement communiqué au comte Sébastiani, alors ambassadeur à Constantinople, dirigea, assure-t-on, le choix du Sultan, qui éleva Méhémet-Ali à la dignité de Pacha d’Égypte.
La lutte s’ouvrit aussitôt entre les Mameluks et le nouveau pacha. Appelés par la milice, les Anglais se présentèrent devant Alexandrie[1], mais ils ne purent débarquer, grâce à l’activité et à l’énergie déployées par Méhémet-Ali.
Les Mameluks ne se tinrent pas pour découragés par ce brillant succès du nouveau vice-roi. Méhémet-Ali ne triompha de leur longue résistance que par la ruine complète de ses ennemis et après plusieurs années de luttes et d’efforts[2],