La paix régnait enfin en Égypte et le pacha appliquait toute la puissance de son génie à développer les éléments de prospérité si longtemps étouffés par les exactions d’un despotisme arbitraire et par les déchirements de la guerre civile, lorsque le Sultan l’appela en Arabie pour y défendre la ville sainte de l’islamisme contre les Waabites[1] qui s’en étaient emparés. Méhémet-Ali triompha de ces sectaires et envoya à Constantinople leur chef Abdallah que le Sultan fit décapiter.
De retour en Égypte le pacha reprit son œuvre : Il encouragea l’agriculture, les arts, enrégimenta des nègres et des fellahs, les façonna à la discipline et à la tactique européenne, fit la conquête de la Haute-Nubie, du Sennaar, du Kordofan et de l’Éthiopie jusqu’aux frontières de l’Abyssinie.
Des ordres du Sultan interrompirent cette période de conquête et d’organisation tout à la fois. Les troupes égyptiennes durent aller soumettre les Grecs révoltés. Le canon de Navarin arrêta Ibrahim-Pacha, fils de Méhémet-Ali, dans l’accomplissement de
- ↑ Secte musulmane.