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L’ÉGYPTE ET LE CANAL DE SUEZ.

de fidélité dont il venait témoigner furent au surplus mis de suite à l’épreuve.

La guerre qui avait éclaté l’année précédente entre la Turquie et la Russie était encore à son début ; Abbas-Pacha avait prêté au Sultan le concours de ses soldats et de ses marins. Les navires égyptiens avaient partagé le sort de la flotte ottomane, détruite à Sinope par l’amiral Nachimow, et les bataillons du vice-roi avaient héroïquement défendu Silistrie. La position de la Turquie était critique ; de nouveaux renforts étaient nécessaires : Mohammed-Saïd, dès son retour à Alexandrie, se hâta d’équiper et d’expédier un nouveau contingent de dix mille hommes qui, pendant toute la campagne de Crimée et particulièrement à Eupatoria, figurèrent avec honneur près des troupes françaises et anglaises. Ce contingent fut, pendant toute la durée de son service, entretenu et soldé par le Trésor égyptien.

En même temps, Mohammed-Saïd consacrait tous ses efforts à apporter de réelles améliorations dans le gouvernement qui lui était échu.

Ainsi, il n’hésita pas à accorder amnistie pleine et entière à Elfy-Bey et à toutes les personnes compromises dans sa tentative de résistance. Cette