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L’ÉGYPTE ET LE CANAL DE SUEZ.

vrait ainsi, grâce à l’habile et paternelle administration d’un grand prince, les principaux éléments de son antique prospérité, le percement de l’isthme de Suez qui promettait de lui rendre son importance géographique et commerciale, se poursui-

    vernement qui, seul, pouvait faire le commerce extérieur.

    D’après ce que nous avons dit de la cupidité et de l’arbitraire des fonctionnaires de cette époque la fraude s’opérait sur une grande échelle. Tous les produits apportés dans les magasins de l’État étaient dépréciés par l’agent chargé de les recevoir. On trompait tes cultivateurs par une fausse appréciation de la qualité et des prix courants de la denrée ; on le trompait encore sur le poids. Il y avait deux sortes de poids, les uns à l’entrée des produits en magasin, les autres à leur sortie. Les premiers servaient à peser les marchandises présentées, les autres à peser les marchandises qu’on livrait en payement de la partie de la récolte achetée par l’administration, car, le gouvernement payait en nature et c’était un excellent moyen d’écouler à des prix très-élevés les produits des manufactures que Méhémet-Ali cherchait à créer.

    Un semblable système supprimait complètement la propriété et, par suite, maintenait toute une classe de la société dans la dépendance et la misère ; mais le temps n’était pas venu pour le souverain de l’Égypte de se préoccuper de ce détail : avant de penser à assu-