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L’ÉGYPTE ET LE CANAL DE SUEZ.

pendant plusieurs mois, alors que Saïd-Pacha visitait la France et l’Angleterre.

« Aussi son avènement au trône s’est-il effectué sans aucune secousse pour l’Égypte[1]. »

Cependant la mort de Mohammed-Saïd allait placer son successeur dans une position fort délicate, eu égard à l’achèvement du canal de jonction des deux mers.

Sous l’influence de l’Angleterre la Porte était à l’affût d’un prétexte qui lui permit d’interrompre les travaux du percement de l’isthme ; ce prétexte, l’avènement du nouveau khédive le lui offrit.

Ismaïl Ier, en effet, s’était engagé à abolir la corvée dans ses États, aussitôt qu’il arriverait au pouvoir ; on s’appuya sur cet engagement pour exiger la suppression des contingents de travailleurs fellahs que son prédécesseur avait mis au service de la Compagnie jusqu’à l’achèvement des travaux de l’isthme.

C’était la ruine d’une entreprise qu’Ismaïl Ier, aussi bien que Mohammed-Saïd, considérait comme l’œuvre capitale de son règne et comme le gage assuré de la grandeur à venir de l’Égypte.

  1. L’isthme de Suez, journal de l’Union des deux Mers, février 1863.