Page:Du Calvet - Appel à la justice de l'État, 1784.djvu/321

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
[   297   ]


se déclaroit hautement patron de la liberté canadienne et l’avocat[1] d’une chambre d’assem-

    posera pour modèle celle de son royaume et établira sur ce fondement solide le bonheur de ses nouveaux sujets. Je crois donc qu’il y a du bon dans le bill, ces bonnes choses seraient à garder ; mais je crois qu’il y aurait à retrancher pour procurer le contentement et le bonheur du peuple. Cet objet doit être laissé à la sagesse, à la prévoyance, à la bonté paternelle de notre auguste souverain et aux réflexions politiques de son parlement : l’un et l’autre fait que le moyen de s’attacher un peuple est la douceur des lois ; l’expérience le prouve toujours. Un point essentiel serait que non-seulement chaque individu jouît d’une pleine liberté sur l’article de la religion, mais encore qu’il fût exempt de crainte pour tout ce qui doit être cher, sur cet article essentiel, pour sa tranquillité. Un des membres de ce Conseil, comme sujet de Sa Majesté, né Canadien, dit-il, prétend que la constitution du bill ou Charte du Canada sera le moyen de rendre heureux le peuple de son pays et de l’attacher indissolublement à la mère-patrie. Pour moi, je ne suis né ni Anglais, ni Canadien, je nuis Normand, père d’enfants anglais ; et je n’en prévois point de succès favorables pour l’avenir. Une Chambre de représentants du peuple nous serait bien nécessaire ; il me paraît qu’on ne peut rien faire pour le bien commun de la province sans elle : mais il y a un

  1. Dans les mémoires de M. le baron Maseres, contenant les diverses démarches de la province pour obtenir une assemblée, on trouve écrit M. Jenkin Williams, à la tête des divers comités, page 5, 7, et 8. On lit son nom dans une requête à ce sujet, page 13, 20, 29, 31, et 33. Après la sanction donnée en parlement au bill de Québec, ce fut lui qui cria le plus contre cette législation, la publiant de maison en maison, comme l’institutrice d’une inquisition d’état et de despotisme.
Q q