Page:Du Ryer - Dynamis, reyne de Carie, 1653.djvu/60

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Et de n'attendre pas d'être encor abusé.

Le Sceptre est de ces biens qu'on ne saurait attendre,

Et lorsqu'on le promet, on enseigne à le prendre.

Quoi, parce qu'une soeur qu'aveugle trop d'Amour,

A reçu devant moi la lumière du jour,

Il faut que la Nature, il faut que la naissance

Ait mis entre ses mains la suprême puissance ?

Non, non, c'est une erreur que nous condamnerons :

La Nature a failli, nous la corrigerons.

Ce fut moi qu'en sa place elle crût faire naître,

Et le Sceptre en mes mains le fera reconnaître.

Je sais que mes desseins jusqu'ici ruinés

Rendraient les plus hardis maintenant étonnés.

Mais il n'importe ; ayons la Fortune cruelle,

La Couronne vaut bien que l'on souffre pour elle ;

Et nous ferons agir tant de crimes secrets,

Que peut-être quelqu'un aura quelque succès.



Scène V

Proxène, Trasile
Proxène

Enfin sans de grands maux vous obtenez la gloire