Page:Du Ryer - Dynamis, reyne de Carie, 1653.djvu/7

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Comme le plus grand bien où le destin nous mène ?

Cependant jusqu'ici quels desseins as-tu faits,

Qui ne soient opposés à tes nobles souhaits ?

Arcas ose espérer tout autant qu'il désire,

Arcas aime la Reine, ou plutôt son Empire ;

Et toi-même tu veux qu'un Hymen glorieux

La donne aux passions de cet ambitieux.

Penses-tu donc qu'Arcas te cède un Diadème,

Pour l'avoir mis au lit d'une Reine qu'il aime ?

Toi-même, que l'Amour semble aujourd'hui toucher,

Achèterais-tu bien une femme si cher ?

Non, non, bien qu'une Reine ait en soi tous les charmes

Qui font naître l'Amour et lui donnent des armes,

Quand on aime une Reine en sa prospérité,

On regarde son Trône et non pas sa beauté.

Voir un ambitieux qui veut une Couronne,

Et lui faire épouser la Reine qui la donne,

C'est sans doute un chemin mal propre à la gagner,

Et qu'on tient rarement lorsque l'on veut régner.

Tu ne me réponds rien.

Trasile

Contente-toi d'apprendre

Que c'est là le chemin que Trasile doit prendre.