Page:Du halde description de la chine volume 1.djvu/159

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

de Chen si, et dans le district de Han tchong fou. Ils ont mis des consoles, et enfoncé seulement des perches de bois dans les rochers des montagnes mêmes, sur lesquels ils ont jeté des madriers, et ont fait des ponts suspendus sur des vallées qui servent de chemin, et quelquefois pendant une assez longue traite.

Tous ces ouvrages sont des anciens Chinois qui se sont établis dans ces provinces : ce qui fait bien sentir quelle est la supériorité de leur génie, non seulement sur les Miao sse et sur les Lo los, mais encore sur toutes les nations voisines, soit occidentales, soit méridionales.



ROUTE

que tinrent les pères Bouvet, Fontaney, Gerbillon, le Comte et Visdelou, depuis le port de Ning po jusqu’à Peking, avec une description très exacte et circonstanciée de tous les lieux par où ils passèrent dans les provinces de Tche kiang, de Kiang nan, de Chan tong et de Pe tche li.


Ce fut le 26 novembre de l’année 1687 que nous partîmes de Ning po pour nous rendre à Peking, où nous étions appelés par l’empereur : nous nous embarquâmes sur le soir avec un mandarin qui nous avait été donné par le gouverneur.

Le 27 au matin nous passâmes par Yu yao hien : c’est une ville du troisième ordre qui est du ressort de Chao hing. Cette ville renferme dans son enceinte une montagne assez haute, où l’on ne voit aucune maison que vers le pied ; une petite rivière sépare la ville d’un palais que Li co lao ayant eu permission de se retirer de la cour, fit bâtir sous le règne du père de l’empereur Van lie, pour éterniser sa mémoire dans le lieu de sa naissance.

Il entoura de murailles un grand espace de terrain qui se peupla dans la suite, et qui est devenu une partie de la ville. Il y a communication de l’une à l’autre par un pont à trois arcades assez bien bâti, et vis-à-vis l’on voit sept ou huit arcs de triomphe, qui se touchent presque les uns les autres.

Ce jour-là sur le soir nous passâmes deux digues : nous arrivâmes d’abord à un passage où on élève les barques pour les faire passer dans un canal, qui est de neuf ou dix pieds plus haut que le niveau de la rivière. On guinde la barque, sur un talus ou espèce de plan incliné pavé de grandes pierres, et quand elle est arrivée au haut, on la laisse couler sur un second plan dans le canal. On trouve sur le passage quantité de gens qui attendent qu’on les loue pour cette manœuvre, dont ils viennent à bout dans l’espace d’un quart d’heure par le moyen de deux virevaux.

Tout le pays que nous vîmes, consiste en de grandes plaines très bien cultivées, et bordées de montagnes désertes et affreuses. Quelques-unes sont