Page:Du halde description de la chine volume 1.djvu/399

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pour déterminer les quatre parties du monde. Ce serait là l’usage de la boussole, ou de quelque chose d’approchant bien ancien et bien marqué : c’est dommage qu’on n’en explique pas l’artifice, mais les interprètes ne sachant que le fait tout simple, n’ont osé hasarder leurs conjectures.

Après avoir réglé les affaires les plus importantes de l’empire, Hoang ti ne s’occupa plus que du soin de rendre les sujets heureux, en leur procurant toutes les commodités qu’il put imaginer. Il coupa et aplanit les montagnes ; il fit faire des grands chemins pour faciliter le commerce ; il étendit les bornes de son empire, qu’il poussa vers l’orient jusqu’à la mer, du côté du nord jusqu’à l’ancienne Tartarie, et au midi jusqu’au fleuve Kiang, qui servit de barrière à ses États.

Il créa six ministres pour l’aider à gouverner l’empire, et il fit Tsang kiai mandarin pour composer l’histoire.

Il chargea Ta nao du soin de faire le kia tse, ou le cycle de soixante ans. Ce cycle est composé d’un côté de dix caractères, qu’on nomme tien kan, et de l’autre de douze qu’on nomme ti tchi. Ces caractères ne signifient rien, mais tiennent lieu de nombres, ou de signes : les dix premiers sont appelés les dix tiges ; et les autres les douze branches. Ces signes se prennent deux à deux pour marquer les années, et se combinent de telle manière, que les deux mêmes signes ne reviennent qu’au bout de soixante ans.

Yong tcheng fut chargé de faire une sphère et un calendrier : ce fut lui qui découvrit l’étoile polaire, et les autres astres qui l’environnent. On ignore quelle était la figure de l’instrument en forme de sphère qu’il inventa, et qui représentait les orbes célestes. Enfin, au moyen de plusieurs expériences, il sut prévoir les changements du temps et de l’air.

Le partage de Li tcheou, fut de régler les nombres et les mesures ; la méthode qu’il inventa pour supputer, est encore en usage : c’est une petite boîte séparée en deux par le milieu, et traversée par des fils de fer, dans lesquels de petites boules sont enfilées : il n’y en a que deux dans chaque fil du rang supérieur qui valent chacun cinq : le rang d’en bas, qui est beaucoup plus large, a cinq boules dans chacun de ses fils et chaque boule n’est comptée que pour un. Quand on les compte de la droite à la gauche, les nombres se multiplient de même que par nos chiffres. Cette manière de compter, est plus prompte et plus sûre, que notre calcul à la plume.

Pour ce qui est des mesures, il prit un grain de millet pour la grandeur d’une ligne, dix lignes pour un pouce, dix pouces pour un pied, etc. La différente manière dont ces grains de millet, qui sont de figure ovale, peuvent se ranger, ont mis de la différence dans les mesures sous les diverses dynasties.

Sous la dynastie régnante, il y a trois sortes de mesures : 1° Le