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cas, et le regardèrent comme un jeu, dont on voulait à l’ordinaire divertir Pao ssée. Le camp fut forcé, et l’empereur y fut tué. Cet événement arriva la septième année du cycle, et Ping vang son fils succéda à l’empire.


PING VANG. Treizième empereur.
A régné cinquante-un ans.


Les Tartares qui avaient été introduits sur les terres de l’empire, profitèrent du désordre que la mort de l’empereur causait parmi les troupes chinoises : ils pillèrent de tous côtés, et firent diverses conquêtes. Les princes tributaires en furent alarmés, et unirent ensemble leurs forces pour résister à ce torrent prêt à les inonder.

Parmi tous ces princes confédérés, les rois de Tsin et de Ouei se distinguèrent par leur valeur. Ils vinrent à bout de repousser les Tartares, et de les chasser de toutes les terres dont ils s’étaient rendus les maîtres. Ce succès, qui terminait une guerre étrangère, donna lieu à des guerres intestines encore plus cruelles : ces deux rois prétendirent conserver à titre de conquête, les terres dont ils avaient chassé les Tartares ; et comme l’empereur ne les avait pas secourus dans cette guerre, ils se regardèrent comme indépendants, et refusèrent de lui rendre désormais aucun hommage.

Cet exemple eut des suites funestes, auxquelles l’empereur fournit l’occasion, en transportant le siège de l’empire, de la province de Chen si dans la province de Ho nan. On attribua cette précaution à la crainte que lui avait inspiré la triste destinée de son père, et l’on ne douta point que son dessein, en s’éloignant du voisinage des Tartares, ne fût de veiller plutôt à la sûreté de sa personne, qu’à celle de son État. Plusieurs princes tributaires se voyant ainsi abandonnés, suivirent l’exemple des rois de Tsin et de Ouei, et rendirent leur souveraineté indépendante.

Il y en eut trois surtout qui signalèrent leur désobéissance par leurs usurpations, et par trois royaumes considérables qu’ils établirent. Le roi de Tsi s’empara de la partie septentrionale de la province de Chan tong. Le roi de Tsou se rendit maître des provinces de Hou quang, et de Kiang si, et le roi de Tsin usurpa la plus grande partie de la province de Chen si.

Ces princes ne reconnaissant plus de maître, ne suivirent que les mouvements de leur ambition, et chacun d’eux ne cherchant qu’à étendre ses frontières, et à empiéter sur les terres de ses voisins, ils se firent des guerres cruelles. L’empereur s’efforça d’arrêter leurs entreprises, et leur enjoignit de vivre en paix dans leurs États : mais c’était une autorité qu’on ne respectait plus.