Page:Du halde description de la chine volume 1.djvu/476

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pour la faire voir à tous les habitants de Tsou. Le vainqueur usa de la victoire avec modération. Il fit faire de superbes funérailles à Hiang hiu, pour montrer l’estime qu’il faisait de la valeur, et il accorda à son père une province en souveraineté.

Cette guerre étant terminée, il assembla les États généraux de l’empire, où il fut reconnu et déclaré empereur sous le nom de Cao tsou, par les princes tributaires, et par tous les Grands et les gouverneurs des provinces. Il établit d’abord sa cour dans la province de Chen si, et ensuite il la transporta dans celle de Ho nan, où elle a toujours été pendant 196 ans sous douze empereurs.

Dans la gaieté d’un grand festin qu’il donna à ses officiers, et à ses soldats, et où il s’entretenait avec eux familièrement, il leur demanda à quoi ils attribuaient son élévation à l’empire. Chacun ne manqua pas de répondre à cette question dans les termes les plus flatteurs attribuant au mérite, à la bravoure, et aux autres grandes qualités du nouvel empereur.

— Vous vous trompez, leur répondit-il ; si vous me voyez aujourd’hui sur le trône, c’est que j’ai su connaître les divers talents de ceux que j’honorais de ma confiance, et les appliquer aux emplois dont ils étaient les plus capables.

Cao tsou étant tombé malade, et se voyant à l’extrémité, nomma son fils Hoei ti pour son successeur, et lui désigna les ministres auxquels il devait donner sa confiance. Il mourut la quarante-troisième année du cycle. L’histoire chinoise en fait les plus grands éloges.


HOEI TI. Second empereur.
A régné sept ans.


On espérait beaucoup de ce prince ; il joignait à un grand courage beaucoup de douceur et de modération : mais ces bonnes qualités furent gâtées par de plus grands défauts : la passion qu’il eut pour les femmes, ruina absolument sa santé, et sa complaisance pour sa mère le porta à lui abandonner le soin de son État.

Cette princesse s’empara de toute l’autorité, et se fit détester par sa cruauté et par ses crimes : elle dépouillait suivant sa passion et son caprice, les ministres et les gouverneurs, et elle donnait leurs emplois à ses créatures. Le poison qu’elle faisait donner subtilement à ceux dont elle voulait se défaire, était l’instrument ordinaire de ses vengeances.

Le roi de Tsi, frère aîné de l’empereur, qui l’était venu voir dans sa maladie, aurait péri de la sorte, si l’empereur ne lui eût