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HIAO TSONG ou HONG TCHI. Neuvième empereur.
A régné dix-huit ans.


Dès la cinquième année de son règne, il déclara solennellement le prince qu’il avait choisi pour héritier de sa couronne. On blâme ce prince de son attachement pour les ridicules superstitions des bonzes, de son entêtement pour la chimie, et de son inclination pour les flatteurs.

La cinquante-deuxième année du cycle on amena à la cour le plus considérable des bonzes, qui s’était mis à la tête d’une troupe de séditieux, et qui fut fait prisonnier dans un combat. Tout bonze qu’il était, il eut la tête tranchée.

La Chine fut affligée sous ce règne de bien des calamités. La famine fut si grande dans les provinces d’occident, qu’on vit des pères manger leurs propres enfants. La peste, qui est un mal presque inconnu à la Chine, ravagea les provinces du midi vers l’Orient, et il y eut des tremblements de terre si affreux, que plusieurs milliers d’habitants y furent engloutis.


Cycle LXV. Année de J. C. 1504.

La première année de ce cycle fut remarquable par le regret que causa la mort de l’impératrice, et par les irruptions que firent les Tartares sur les terres de l’empire, et le grand butin qu’ils en remportèrent ; l’année suivante le fut encore davantage par la perte qu’on fit de l’empereur même. Il eut pour successeur son fils nommé Vou tsong.


VOU TSONG. Dixième empereur.
A régné seize ans.


Les commencements de ce règne furent malheureux par les nouvelles calamités qui le désolèrent. Le colao nommé Tao prit de là occasion de présenter un mémorial à l’empereur, par lequel il l’avertissait de s’appliquer sérieusement au gouvernement de son État, de réprimer ses saillies de colère, de modérer sa passion pour la chasse, de chasser de sa cour les flatteurs, et une jeunesse débauchée qui y dominait, et de faire venir à leur place des gens sages, et zélés pour le bien public ; que c’était là le moyen d’apaiser la colère du Ciel, et de mériter le retour de sa protection.

L’année sixième du cycle les Tartares se mirent encore à ravager les terres de l’empire, et l’année suivante un petit souverain