Page:Du halde description de la chine volume 1.djvu/582

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


CHI TSONG ou KIA TSING. Onzième empereur.
A régné quarante-cinq ans.


La conduite de ce prince, dès le commencement de son règne, donna des idées favorables de la sagesse de son gouvernement ; mais la fin ne répondit pas à de si beaux commencements. Il examinait de temps en temps lui-même les requêtes qui lui étaient présentées. Dans un temps de stérilité, il voulut qu’on l’avertît des fautes auxquelles il était sujet, et il fit tirer du trésor impérial des sommes considérables pour le soulagement de ses peuples. Il fit réparer la grande Muraille qui sépare la Chine de la Tartarie. Il renouvela la loi, par laquelle le fondateur de cette dynastie ordonnait de ne donner à Confucius que le titre de Sien sseë, c’est-à-dire, de maître de l’empire.

Deux jeunes filles qui s’étaient aperçues que l’indigence portait leur père à les vendre et à les prostituer, évitèrent ce déshonneur en se précipitant dans le fleuve. Chi tsong leur fit élever un beau mausolée, avec cette inscription : Les deux illustres Vierges.

Ce qu’on blâme en ce prince, c’est sa passion pour la poésie, et la crédulité avec laquelle il adopta les rêveries superstitieuses des bonzes, et fit chercher dans toutes les provinces le breuvage d’immortalité que promettait la secte de Tao.

L’année dix-huitième de son règne il eut la pensée d’abdiquer la couronne, et de la remettre à son fils. Mais il en fut détourné par les Grands de sa cour, qui, dans différents mémoriaux le pressèrent, quoiqu’inutilement, d’exterminer les sectes de Fo et de Lao kiun.

L’année quarante-septième du cycle les Tartares s’approchèrent de Peking avec une armée de soixante mille hommes ; mais elle fut taillée en pièces par l’armée chinoise, et plus de deux cents de leurs officiers furent faits prisonniers.

L’année suivante le roi Tartare envoya un ambassadeur à la cour, pour demander pardon à l’empereur, et pour le supplier de permettre à ses sujets l’entrée dans ses États pour y vendre des chevaux. L’empereur y consentit d’abord : mais ayant éprouvé dans la suite que cette permission accordée aux Tartares, était une semence continuelle de querelles entre les mandarins et les marchands, et que souvent elle causait des révoltes, il défendit absolument ce commerce.

Ce fut l’année quarante-neuvième de ce cycle, la trente-unième du règne de Chi tsong, et la quinze cent cinquante-deuxième