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de l’ère chrétienne, que saint François Xavier, apôtre de l’orient, mourut le second de décembre dans l’île de Chang tchuen chan, ou comme on l’appelle communément de Sancian, dépendante de la province de Quang tong, à l’âge de quarante-six ans.

L’année cinquantième, des pirates sous la conduite d’un chef nommé Hoang tche, infestèrent les côtes de la Chine avec une flotte de cent barques et sommes chinoises.

La cinquante-deuxième année les Japonais, qui venaient auparavant en qualité de vassaux de l’empire apporter leurs présents, commencèrent à secouer ce joug, et à faire une guerre ouverte aux Chinois. Ils firent une descente au nombre de quatre mille sur les côtes de la province de Tche kiang ; mais ils y furent mal reçus : on leur tua plus de dix-huit cents hommes, et les autres qui prirent la fuite pour aller gagner leurs vaisseaux, périrent dans la mer. L’année suivante ils revinrent au nombre de dix mille. Kao ling capitaine chinois, à la tête seulement de neuf cents hommes, les repoussa vivement avec perte, et donna le temps aux troupes de venir à son secours. Les Japonais furent investis des troupes chinoises, et aucun d’eux ne put échapper pour aller porter la nouvelle de leur défaite.

Ces pertes ne ralentirent pas l’ardeur japonaise. Quelques années après, de nouvelles troupes firent une troisième descente sur les côtes de la province de Fo kien ; mais ce fut avec aussi peu de succès. Le chef qui commandait les Chinois, nommé Tsié, vint fondre sur les Japonais lorsqu’ils s’y attendaient le moins, et en fit un grand carnage.

En même temps Lieou han général de l’armée chinoise, passa la grande Muraille, et entra sur les terres de Tartarie. Au bruit de son arrivée les Tartares prirent la fuite, et allèrent se cacher dans leurs forêts. Il n’y eut que vingt huit Tartares de tués dans cette expédition, et le général chinois n’amena pour tout butin que cent soixante-dix chameaux.


Cycle LXVI. Année de J. C. 1564.

L’année troisième de ce cycle on mit entre les mains de l’empereur un mémorial, par lequel on l’avertissait de veiller avec plus d’attention à sa conduite, et aux besoins de l’empire. On lui représentait que depuis plus de vingt ans les lois perdaient insensiblement leur vigueur, et que l’empire penchait vers sa ruine ; qu’il n’entretenait que rarement le prince héritier ; que ses vassaux les plus fidèles et les plus intègres, étaient ou méprisés, ou maltraités sans sujet, et sur de très légers soupçons ; qu’il passait sa vie dans les délices et dans l’oisiveté, avec une troupe de concubines, au mépris de l’impératrice sa légitime épouse ; qu’il mettait à la tête des armées des hommes peu versés dans le métier de la guerre, et plus avides d’or et d’argent, que d’honneur et de