Page:Du halde description de la chine volume 1.djvu/87

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parce que le territoire étant trop étendu, on l’a partagé en deux districts, dont chacun ressortit en première instance au tribunal de son tchi hien.


Fou, ville du premier ordre, etc.

L’un et l’autre tribunal a même toujours un nom particulier, et relève immédiatement de celui du Tchi fou beaucoup plus nombreux, plus puissant, et le plus souvent nommé différemment. Par exemple, outre les six grandes Cours souveraines qui sont à Peking, il y a encore le tribunal propre de cette ville, qui est la capitale de l’empire, et qui est nommée chun tien. Sous ce tribunal il y a encore deux tribunaux subalternes de deux hien ou villes du troisième ordre, dont l’une s’appelle Tai hing et l’autre Ven ping.

Au reste, quand on parle de hien ou ville du troisième ordre, il ne faut pas s’imaginer que ce soit un district de peu d’étendue : il y a tel hien qui a 60, 70, et même 80 lieues de circuit, et qui paye à l’empereur plusieurs millions de tribut.

Ce que nous avons dit ci-dessus des villes Tai hing et Ven ping s’entend aussi de plusieurs autres villes, à proportion de l’étendue des terres que les habitants possèdent ; de sorte que c’est beaucoup augmenter le nombre des villes de ce royaume, que de les compter par les catalogues qu’on trouve presque partout imprimés des hou, des hien, sans faire de distinction entre ceux qui sont renfermés dans une même enceinte, et ceux qui sont séparés.

Il se trouve dans les provinces quelques villes, qui ont des tribunaux qu’on nomme ouei, dont les mandarins ont le titre de ouei cheou pei et ce sont des officiers de guerre. Leur juridiction ne s’étend pas d’ordinaire hors des murs : il y en a d’autres qui sont dans des villages, et ceux-là communément ne connaissent que des matières qui concernent une certaine sorte de personnes obligées par leur condition et par leur naissance aux charges de l’État.

Ces tribunaux distingués aussi par leur nom, sont quelquefois, de même que les tribunaux du tchi fou et des deux tchi hien, renfermés dans la même enceinte. Et si on s’en tient aux listes des mandarins, ou aux histoires des provinces, sans rien approfondir davantage, on pourra compter trois villes pour une. C’est ainsi par exemple, que la ville, qui dans l’histoire de la province de Koei tcheou est nommée Li ping fou, est la même réellement, qui, dans la province de Hou quang est appelée Ou cai ouei, parce qu’étant sur les limites des deux provinces, elle est le siège d’un tchi fou soumis à la province de Koei tcheou, et d’un ouei cheou pei, qui relève de la province de Hou quang, comme officier de guerre.

Sans entrer dans un plus grand détail, cet exemple suffit pour faire comprendre que le nombre des villes, quoiqu’en effet fort grand, l’est cependant beaucoup moins qu’on ne le fait dans presque toutes les relations imprimées ; et que pour parler sûrement de la géographie d’un grand pays, il faut l’avoir parcouru, non seulement avec dessein de s’en instruire, mais encore avec certains secours nécessaires pour y réussir.

Tous ces tribunaux de Tchi fou, Tchi tcheou, Tchi hien, Ouei cheou pei, dépendent du viceroi et des quatre autres officiers généraux qui sont ses