Page:Dubos - Réflexions critiques sur la poésie et sur la peinture, 1733.djvu/111

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

ces objets sur la scene, que la métamorphose de Cadmus en serpent, et celle de Progné en hirondelle. Tous ces objets sont de ceux dont Horace a dit : non… etc. . Quand bien même les loix de la tragedie, fondées sur de bonnes raisons, ne défendroient point de mettre sur le théatre des évenemens tels que ceux dont nous avons parlé, le poëte sensé éviteroit toujours de les y mettre. Comme ces évenemens ne peuvent presque jamais y être répresentez avec vrai-semblance ni avec décence, ils dégenerent en un spectacle froid et puerile. Il n’est pas aussi facile d’en imposer à nos yeux qu’à nos oreilles. Certaines fictions réussissent donc mieux dans le recit que dans le spectacle. L’évenement, qui pourroit nous toucher, s’il nous étoit raconté avec un choix ingenieux de circonstances, mises en œuvre dans un recit où la vrai-semblance seroit menagée, devient un jeu de marionetes quand on entreprend de le répresenter sur le théatre. En effet les métamorphoses qui se répresentent sur la scene dans les opera de