Page:Dubos - Réflexions critiques sur la poésie et sur la peinture, 1733.djvu/212

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plus subtils , & passe les lumieres des mieux instruits. Tout le monde est in formé des principales actions de la vie du feu Roi qui fait le sujet de tous les tableaux, & intelligence des curieux est encore aidée par des inscriptions placées fous les sujets principaux. Néanmoins , il reste encore une infinité d allegories & de simboles que les plus lettrez ne fçauroient deviner. On s’est vu réduit à mettre sur les tables de ce magnifique vaisseau des livres quîles expliquassent, & qui donnassent , pour ainsi dire , le net de ces chiffres. On peut dire la même chose de la galerie du Luxembourg. Les personnes les mieux informées des parricularitez de la vie de Marie de Medicis , comme les plus sçavantes dans la Mythologie & dans la science des emblèmes , ne conçoivent pas la moitié des pensées de Rubens. Peut-être même , qu’elles ne devineroient pas le quart de ce qu’a voulu répresenter ce Peintre trop ingenieux , sans l’explication

  • de ces tableaux qu’une tradition
  • Cette explication a été renouvellée avec des

augmentations par Monsieur Moreau de Maotour , dans un Ecrit qui fut imprimé & repandu dans lc Public en 1704. lorsque Monsieur le Duc de Mantouë logeoit au Palais de Luxem bourg, où tout Paris alloit en foule pour voit