Page:Dubos - Réflexions critiques sur la poésie et sur la peinture, 1733.djvu/246

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nos yeux n’apperçoivent point, dit Ciceron. Je conclus donc que les peintres et les poëtes qui tiennent leur vocation aux arts qu’ils professent du genie, et non pas de la necessité de subsister, trouveront toujours des sujets neufs dans la nature. Pour parler figuremment, leurs devanciers ont encore laissé plus de marbre dans les carrieres qu’ils n’en ont tiré pour le mettre en œuvre.


PARTIE 1 SECTION 28


de la vrai-semblance en poësie.

la premiere regle que les peintres et les poëtes soient tenus d’observer en traitant le sujet qu’ils ont choisi, c’est de n’y rien mettre qui soit contre la vrai-semblance. Les hommes ne sçauroient être gueres touché d’un évenement qui leur paroît sensiblement impossible. Il est permis aux poëtes comme aux peintres qui traitent les faits historiques, de supprimer une partie de la verité. Les uns et les autres peuvent ajouter à ces faits des incidens de leur invention.

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