Page:Dubos - Réflexions critiques sur la poésie et sur la peinture, 1733.djvu/263

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iques de la Grece de ces fautes qui nuisent à la vrai-semblance de leurs suppositions, en combattant des veritez certaines et connuës. Paterculus reproche même à ces poëtes, comme une erreur grossiere, d’avoir appellé Thessalie cette partie de la Grece qui fut ainsi nommée dans la suite, en des tems où elle ne portoit pas encore ce nom. En effet, la faute choque d’autant plus dans le poëte tragique, qu’il la fait commettre à un personnage qui vivoit dans des tems où il ne pouvoit point faire cette faute. Nous pouvons encore confirmer notre sentiment par ce qu’Aristote dit au sujet de la vrai-semblance historique qu’il faut garder dans les poëmes. Il blâme ceux qui prétendent que l’exactitude à se conformer à cette vrai-semblance soit une affectation inutile, et même il réprend Sophocle d’avoir fait annoncer dans la tragedie

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