Page:Dubos - Réflexions critiques sur la poésie et sur la peinture, 1733.djvu/271

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Perse, afin d’observer le costumé sur ce point là dans ses tableaux. Il est vrai qu’il se trompa sur la tête d’Alexandre dans le premier qu’il fit. C’est celui qui répresente les reines de Perse aux pieds d’Alexandre. On avoit donné à M Le Brun pour la tête d’Alexandre une tête de Minerve qui étoit sur une medaille, au revers de laquelle on lisoit le nom d’Alexandre. Ce prince, contre la verité qui nous est connuë, paroît donc beau comme une femme dans ce tableau. Mais M Le Brun se corrigea dès qu’il eut été averti de sa méprise, et il nous a donné la veritable tête d’Alexandre dans le tableau du passage du Granique et dans celui de son entrée à Babylone. Il en prit idée d’après le buste de ce prince qui se voit dans un des bosquets de Versailles sur une colonne, et qu’un sculpteur moderne a déguisé en mars gaulois en lui mettant un coq sur son casque. Ce buste, ainsi que la colonne qui est d’albâtre oriental ont été apportez d’Alexandrie. La vrai-semblance poëtique exige aussi qu’on répresente les nations avec leurs vêtemens, leurs armes et leurs étendarts. Qu’on mette dans les enseignes

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des atheniens la chouette, dans celles des égyp