Page:Dubos - Réflexions critiques sur la poésie et sur la peinture, 1733.djvu/291

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Ces vers tracent cinq tableaux dans l’imagination. Un homme qui nous diroit simplement : je mourrai dans le même château où je suis né, ne toucheroit pas beaucoup. Mourir est la destinée de tous les hommes, et finir dans le sein de ses pénates, c’est la destinée des plus heureux. L’abbé De Chaulieu nous présente cependant cette pensée sous des images qui la rendent capable de toucher infiniment. Fontenay, lieu délicieux où je vis d’abord la lumiere,… etc. Ces apostrophes me font voir le poëte en conversation avec les divinitez et avec les arbres de ce lieu. Je m’imagine qu’ils sont attendris par la nouvelle qu’il leur annonce, et le sentiment qu’il leur prête fait naître dans mon cœur un sentiment approchant du leur. L’art d’émouvoir les hommes et de les amener où l’on veut, consiste principalement

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