la
p339
richesse des rimes. Peut-on d’ailleurs ne point regarder le travail bizarre de rimer comme la plus basse des fonctions de la mécanique de la poësie ? Mais puisque le poëte ne sçauroit faire faire cette besogne par d’autres, comme le peintre fait broyer ses couleurs, il nous convient d’en parler.
de la rime.
la necessité de rimer est la regle de la poësie dont l’observation coûte le plus et jette le moins de beautez dans les vers. La rime estropie souvent le sens du discours et elle l’énerve presque toûjours. Pour une pensée heureuse que l’ardeur de rimer richement peut faire rencontrer par hasard, elle fait certainement emploïer tous les jours cent autres pensées dont on avoit dédaigné de se servir sans la richesse ou la nouveauté de la rime que ces pensées amenent. Cependant l’agrément de la rime n’est point à comparer avec l’agrément du nombre et de l’harmonie. Une syllabe terminée par un certain son n’est