Page:Dubos - Réflexions critiques sur la poésie et sur la peinture, 1733.djvu/370

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

p360

que depuis deux siecles on en a déterrez un bien plus grand nombre, soit dans Rome, soit dans d’autres endroits de l’Italie ; mais je ne sçai par quelle fatalité, la plûpart de ces peintures sont peries, et il ne nous en est demeuré que les desseins. Le cardinal Massimi avoit fait un très-beau recueil de ces desseins, et par une avanture bizarre, c’étoit d’Espagne qu’il avoit rapporté à Rome les plus grandes richesses de son recueil. Durant sa nonciature il y avoit fait copier un porte-feüille qui étoit dans le cabinet du roi d’Espagne, et qui contenoit le dessein de plusieurs peintures antiques, qui furent trouvées à Rome lorsqu’on commença durant le seiziéme siecle à y foüiller avec ardeur dans les ruines, pour y chercher des débris de l’antiquité. Le cavalier Del Pozzo, dont le nom est si celebre parmi les amateurs de la peinture, le même pour qui le Poussin peignit ses premiers tableaux des sept sacremens, avoit fait aussi un très-beau recueil de desseins d’après les peintures antiques que le pape Clement Xi a acheté depuis quelques années pour le mettre dans la bibliotheque particuliere qu’il s’est formée. Mais presque toutes les peintures d’après

p361