Page:Dubos - Réflexions critiques sur la poésie et sur la peinture, 1733.djvu/371

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lesquelles ces desseins furent faits, sont peries. Celles du tombeau des Nasons qu’on déterra près de Pontemole en 1674 ne subsistent déja plus. Il ne nous est resté des peintures de ce mausolée, que les copies coloriées qui furent faites pour M Colbert et pour le cardinal Massimi, et les estampes gravées par Pietro Santi Bartoli, qui font avec les explications du Bellori un volume in folio imprimé à Rome. à peine demeuroit-il il y a déja trente ans quelques vestiges des peintures originales, quoiqu’on eut eu l’attention de passer dessus une teinture d’ail, qui est si propre à conserver les fresques. Malgré cette précaution elles se sont détruites d’elles-mêmes. Les antiquaires prétendent que c’est la destinée de toutes les peintures anciennes, qui durant un grand nombre d’années ont été enterrées en des lieux si bien étouffez, que l’air exterieur ait été long-temps sans pouvoir agir sur elles. Cet air exterieur les détruit aussitôt qu’elles redeviennent exposées à son action, au lieu qu’il n’endommage les peintures enterrées en des lieux où il avoit conservé un libre accès, que comme

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