Page:Dubos - Réflexions critiques sur la poésie et sur la peinture, 1733.djvu/379

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cette voïe est

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la meilleure voïe de description quand il s’agit des choses qui tombent sous le sentiment. Il colorie à peu près comme un tel, disons-nous, il dessine comme celui-là ; il compose comme l’autre. Or nous n’avons pas sur les ouvrages des anciens peintres de la Gréce, le sentiment de personne qui ait vû les ouvrages de nos peintres modernes. Nous ne sçavons pas même quelle comparaison on pouvoit faire autrefois entre les fragmens de la peinture antique qui nous restent, et les beaux tableaux des peintres de la Gréce qui ne subsistent plus. Les écrivains modernes qui ont traité de la peinture antique, nous rendent plus sçavans sans nous rendre plus capables de juger la question de la superiorité des peintres de l’antiquité sur les peintres modernes. Ces écrivains se sont contentez de ramasser les passages des auteurs anciens qui parlent de la peinture, et de les commenter en philologues, sans les expliquer par l’examen de ce que nos peintres font tous les jours, et même sans appliquer ces passages aux morceaux de la peinture antique qui subsistent encore. Je pense donc que pour se former une idée aussi distincte de la