Page:Dubos - Réflexions critiques sur la poésie et sur la peinture, 1733.djvu/400

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Marc-Aurele est monté, et à qui Pierre De Cortonne adressoit la parole toutes les fois qu’il passoit dans la cour du Capitole, en lui disant par un entousiasme pittoresque. avances donc : ne sçais-tu pas que tu es vivant ? n’ont pas les proportions aussi élegantes, ni le corsage et l’air aussi nobles que les chevaux que les sculpteurs ont faits depuis qu’ils ont connus les chevaux du nord de l’Angleterre, et que l’espece de ces animaux s’est embellie dans differens païs par le mêlange que les nations industrieuses ont sçû faire des races. Les chevaux de Montécavallo font pitié par la proportion vitieuse de differentes parties de leurs corps, et principalement par leur encolure énorme, à tous ceux qui connoissent les chevaux d’Angleterre et d’Andalouzie. L’inscription mise sous ces chevaux et qui nous assure que l’un est l’ouvrage de Phidias, et l’autre l’ouvrage de Praxitéle, est une imposture. J’en tombe d’accord. Mais il falloit néanmoins que les anciens les estimassent beaucoup, puisque Constantin les fit venir d’Alexandrie à Rome comme un monument précieux dont il vouloit orner ses

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