Page:Dubos - Réflexions critiques sur la poésie et sur la peinture, 1733.djvu/455

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qu’elle fait des sons naturels plus capable de plaire et de toucher, l’a réduite dans ce chant continu qu’on appelle le sujet. Cet art a trouvé encore deux moïens de rendre ce chant plus capable de nous plaire et de nous émouvoir. L’un est l’harmonie, et l’autre est le rithme. Les accords dans lesquels l’harmonie consiste, ont un grand charme pour l’oreille, et le concours des differentes parties d’une composition musicale qui font ces accords, contribuë encore à l’expression du bruit que le musicien prétend imiter. La basse continuë et les autres parties aident beaucoup le chant à exprimer plus parfaitement le sujet de l’imitation. Les anciens appelloient rithme en musique, ce que nous appellons mesure et mouvement. Or la mesure et le mouvement donnent l’ame, pour ainsi dire, à une composition musicale. La science du rithme, en montrant à varier à propos la mesure, ôte de la musique cette uniformité de cadence, qui seroit capable de la rendre bien-tôt ennuïeuse. En second lieu, le rithme sçait mettre une nouvelle vrai-semblance dans l’imitation que peut faire une composition