Page:Dubos - Réflexions critiques sur la poésie et sur la peinture, Tome 2,1733.djvu/104

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ordinaire de la vieillesse. La mémoire des vieillards est infidéle pour les choses nouvelles. Voilà d’où viennent les défauts qui sont dans le plan des dernieres tragédies du grand Corneille. Les évenemens y sont mal amenez, et souvent les personnages s’y trouvent dans des situations où ils n’ont naturellement rien de bon et de naturel à dire : mais on y reconnoît de temps en temps à la poësie du stile l’élevation, et même la fertilité du génie de Corneille.


des obstacles qui retardent le progrès des jeunes artisans.

tous les génies se manifestent bien, mais ils ne parviennent point tous au dégré de perfection où la nature les a rendus capables d’atteindre. Il en est dont le progrès est arrêté au milieu de la course. Un jeune homme ne sçauroit faire dans l’art de la peinture tout le progrès dont il est capable, si sa main ne se perfectionne pas en même-temps que son imagination. Il ne suffit pas aux peintres de concevoir des idées nobles, d’imaginer les compositions les plus élegantes,