Page:Dubos - Réflexions critiques sur la poésie et sur la peinture, Tome 2,1733.djvu/150

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Ainsi la plûpart des grecs devenoient des connoisseurs, du moins en acquerant un goût de comparaison. Un ouvrier étoit donc en Grece un artisan célebre aussi tôt qu’il méritoit de l’être, et rien n’y annoblissoit plus que le titre d’homme illustre dans les arts et dans les sciences. Ce genre de mérite faisoit d’un homme du commun un personnage, et il l’égaloit à ce qu’il y avoit de plus grand et de plus important dans un état. Les grecs étoient si fort prévenus en faveur de tous les talens qui mettent de l’agrément dans la societé, que leurs rois ne dédaignoient pas de choisir des ministres parmi des comédiens. in scenam verô… etc., dit Cornelius Nepos en parlant de grecs. Les occasions de recevoir des applaudissemens et des distinctions devant un grand peuple, étoient encore très-fréquentes dans la Grece. Comme nous voïons présentement qu’il se forme de