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Page:Dubos - Réflexions critiques sur la poésie et sur la peinture, Tome 2,1733.djvu/151

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temps en temps des congrès où les représentans des rois et des peuples qui composent la societé des nations, s’assemblent pour terminer des guerres et pour regler la destinée des états ; de même il se formoit alors de temps en temps des assemblées, où ce qu’il y avoit de plus illustre dans la Grece, se rendoit pour juger quel étoit le plus grand peintre, le poëte le plus touchant et le meilleur athlete. C’étoit-là le véritable motif qui attiroit tant de monde aux jeux qui se célebroient en differentes villes. Les portiques publics où les poëtes venoient lire leurs vers, et où les peintres exposoient leurs tableaux, étoient les lieux, où ce qui s’appelle le monde se rassembloit. Enfin, les ouvrages des grands maîtres n’étoient point regardez, dans le temps dont je parle, comme des meubles ordinaires destinez pour embellir les appartemens d’un particulier. On les reputoit les joïaux d’un état et un tresor du public, dont la joüissance étoit dûë à tous les citoïens.