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Page:Dubos - Réflexions critiques sur la poésie et sur la peinture, Tome 2,1733.djvu/153

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véritablement le mérite, parce que lui-même il en avoit beaucoup. D’ailleurs, Auguste étoit tenu de faire un bon usage de son autorité naissante pour la mieux établir, et par consequent de ne la confier qu’à des ministres amis de la justice, et qui se servissent de leur pouvoir avec pudeur. Ainsi les richesses, les honneurs, et les distinctions couroient au-devant du mérite. Comme une cour étoit à Rome une chose nouvelle et odieuse, Auguste vouloit du moins qu’on ne pût pas reprocher à la sienne rien de plus, que d’être une cour. Si nous descendons au siecle de Leon X où les lettres et les arts qui avoient été ensevelis durant dix siecles, sortirent du tombeau, nous verrons que sous son pontificat, l’Italie étoit dans la plus grande opulence où elle ait été depuis l’empire des Cesars. Ces petits tyrans, nichez avec leurs satellites dans une infinité de forteresses, et dont la bonne intelligence et les querelles, étoient également un fleau terrible pour la societé, venoient d’être exterminez par la prudence et par le courage du pape Alexandre Vi. Les séditions venoient d’être bannies des villes, qui general