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Page:Dubos - Réflexions critiques sur la poésie et sur la peinture, Tome 2,1733.djvu/162

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Il seroit à desirer que cet auteur eût bien voulu prendre la peine de déveloper lui-même ce principe. Il auroit éclairci bien mieux que moi les véritez que je tâche de déveloper, lui qui possede en un dégré éminent le talent le plus précieux dont un homme de lettres puisse être revêtu, je veux dire le don de mettre les connoissances les plus abstraites à la portée de tout le monde et de faire concevoir au prix d’une attention médiocre, les veritez les plus compliquées, même à ceux qui n’étudierent jamais les sciences dont elles font une partie, que dans ses ouvrages. Il ne faut point alleguer que la raison pour laquelle les arts n’ont pas fleuri au-delà du cinquante-deuxiéme dégré de latitude boréale, ni plus près de la ligne que le vingt-cinquiéme dégré, c’est qu’ils n’ont pas été transportez sous la zone ardente ni sous les zones glacées. Les arts naissent d’eux-mêmes sous les climats qui leur sont propres. Avant que les arts aïent pû être transportez, il faut que les arts aïent été nez. Il faut bien qu’ils aïent un berceau,