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Page:Dubos - Réflexions critiques sur la poésie et sur la peinture, Tome 2,1733.djvu/170

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et des tableaux des Indes et de la Chine. Nous-mêmes n’avons-nous pas eu des ouvriers qui se sont divertis à faire des sphinx ? On en compte plusieurs dans les jardins de Versailles, qui sont des originaux de nos sculpteurs modernes. Pline ne nous vante pas dans son livre aucun chef-d’ œuvre de peinture ou de sculpture fait par un ouvrier égyptien, lui qui nous fait de si longues énumerations des ouvrages des artisans célebres. Nous voïons même que les sculpteurs grecs alloient travailler en égypte. Pour revenir au silence de Pline, cet auteur vivoit dans un temps où les ouvrages des égyptiens subsistoient encore. Petrone écrit que les égyptiens ne formoient que de mauvais peintres. Il dit que les égyptiens avoient nui beaucoup à cet art, en inventant des regles propres à en rendre l’apprentissage moins long et la pratique moins pénible. Il y a vingt ans que le feu chevalier Chardin nous donna enfin les desseins des ruines de Persepolis. On voit par ces desseins que les rois de Perse, dont l’histoire ancienne nous vante tant l’opulence, n’avoient à leurs gages que