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Page:Dubos - Réflexions critiques sur la poésie et sur la peinture, Tome 2,1733.djvu/171

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des ouvriers médiocres. Les ouvriers grecs n’alloient point apparemment chercher fortune au service du roi des perses, aussi volontiers que le faisoient les soldats grecs. Quoi qu’il en soit, on n’est plus surpris, après avoir vû ces desseins, qu’Alexandre ait mis le feu dans un palais dont les ornemens lui devoient paroître grossiers en comparaison de ce qu’il avoit vû dans la Grece. Les perses étoient sous Darius ce que sont aujourd’hui les persans qui habitent le même païs qu’eux, c’est-à-dire, des ouvriers très-patiens et très-habiles quant au travail de la main, mais sans génie pour inventer, et sans talent pour imiter les plus grandes beautez de la nature. L’Europe n’est que trop remplie aujourd’hui d’étoffes, de porcelaine, et des autres curiositez de la Chine et de l’Asie orientale. Rien n’est moins pittoresque que le goût de dessein et de coloris qui regne dans ces ouvrages. On a traduit plusieurs compositions poëtiques des orientaux. Quand on y trouve un trait mis en sa place, ou bien une avanture vraisemblable, on l’admire. C’est en dire assez. Aussi toutes ces traductions, qui ne se réimpriment gueres,